XXXVIII

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XXXVIII

Архив префектуры полиции.

№ 846, Section Butte des Moulins, 19 jullet 1771.

L’an mil sept cent quatre vingt onze le dix-neuf juillet six heures et demie de relev?e s’est pr?sent? devant nous commissaire de la section du Palais Royal, ville de Paris, de service au comit? pour l’absence et l?gitime empechement du commissaire de Police retenu chez lui pour cause de maladie, le sieur Gilbert Martin Sergent Volontaire de la troisi?me compagnie du Bataillon de S-t Roch lequel nous a dit qu’il a ?t? amen?, au poste du Palais-Royal o? il est de Service un quidam prevenu d’avoir tenu dans le jardin du Palais-Royal des propos insultants contre la garde nationale; pourquoi lui sieur Martin a ?t? charg? ? la t?te d’un detachement de conduire ledit quidam par devant nous. Lecture faite audit sieur Martin de sa d?claration il a sign? avec nous.

Martin Helieur.

Et de suitte est comparu par devant nous commissaire susdit et soussign? sieur Louis-Jeseph Escourette, soldat volontaire de la seconde compagnie du Bataillon de la Trinit? lequel nous a dit et d?clar? qu’etant sur les cinq heures et demie environ de relev?e de ce jour dans le jardin du Palais-Royal, il s’est approch? de quelques groupes o? l’on faisait des motions que dans un entre autres il a remarqu? un quidam qui lui a port? la parole sur une motion assez sens?e en lui disant: la garde nationale si elle ne se comporte pas autrement nous sommes dix mille ouvriers, nous nous fournerons du c?t? des aristocrates et alors les habits bleus auront beau jeu, qu’aussit?t lui sieur Escourete en habit bourgeois a pris ce quidam au collet et ? l’aide du sieur Giraud son camarade et de plusieurs citoyens irrit?s d’entendre ce quidam tenir un tel propos, l’ont conduit au poste du Palais-Royal et l’ont m?me sauv? de la fureur du peuple qui voulait le maltraiter. Pourquoi led. sieur Escourete vient nous d?poser de ce fait d?claration qu’il affirme sinc?re et qu’il a sign?e avec nous commissaire susdit apr?s lecture a lui faite.

Escourette Helieur.

Et desuitte est comparu par devant nous, commissaire susdit et soussign? l?dit sieur Girand surnomm? lequel nous a dit s’appeller Claude-Jean Girand, soldat citoyen de la seconde compagnie dudit Bataillon de la Trinit?, lequel nous a dit et d?clar? que dans un grouppe ce soir au Palais Royal un quidam ? lui inconnu lui a dit ainsi qu’au sieur Escourette son ami, que si la garde nationale ne se comportait pas autrement, il y avait dix mil ouvriers qui se tourneraient du parti des aristocrates et qu’alors des habits bleus verraient beau jeu, que les citoyens ont cri? qu’il fallait arr?ter ce quidam et que lui d?clarant et son camarade l’ont saisi pour empocher qu’on ne le maltrait?t et l’ont conduit au poste du Palais-Royal, d’o? il a ?t? amen? par devant nous o? ledit d?clarant est venu faire sa d?claration qu’il affirme ?tre veritable et a sign? avec nous commissaire susdit apr?s lecture ? lui faite.

Claude Girand.

Helieur.

Et desuitte avons fait compara?tre par devant nous commissaire susdit et soussign? le dit quidam auquel nous avons demand? ses noms, surnoms, ?ge, pays de naissance, qualit? et demeure, lequel a repondu de se nommer Thomas Tancr?, natif d’Angers, paroisse S. Maurice, ?g? de trente six ans, tabletier, logeant rue Quincampoix chez M. Robillard vis-?-vis l’h?tel de la couronne; a lui demand? s’il est mari?, a repondu que non; a lui demand? si les meubles de la chambre o? il couche sont ? lui o? ? M. Robillard a repondu qu’ils sont ? M. Robillard; a lui demand? s’il a journellement de l’ouvrage de sa profession, a repondu que oui; a lui demand?, pourquoi ayant de l’ouvrage il est all? au Palais-Royal — a repondu qu’il venait de la rue de Rohan et qu’il est pass? par le Palais-Royal pour aller boire une bouteille de vin a la Court. ille; a lui demand? pourquoi il a dit que si la garde nationale ne se comportait pas autrement ils ?taient dix mille ouvriers qui se tourneraient du c?t? des aristocrates et que les habits bleus verraient beau jeu, a repondu que s’il l’a dit qu’il on demande pardon ? la garde nationale, qu’il est au aesespoir de l’avoir dit et que si tel propos lui est ?chapp? c’est l’effet du vin qu’il avait bu, qu’il aime sa patrie, est fran?ais dans l’?me et qu’il deffendroit la constitution au p?ril de sa vie. Lecture a lui faite de ses r?ponses ? notre interrogatoire il a affirm? qu’elles contiennent v?rit? et sign? avec nous, commissaire susdit.

Thomas Tanquerey.

Helieur.

Nous commissaire susdit et soussign?, v? le raport de la garde, les d?positions ci-devant faites, ensemble les r?ponses dudit Tanquerey ? notre interrogatoire, nous avons arr?t? qu’attendu le vin dont sa t?te est encore ?chauff?e et craignant qu’il ne retourne au cabaret et ensuite faire des motions, il sera d?pos? pour forme de correction ? la salle de discipline du poste du Palais-Royal jusqu’ ? dix-heures du soir et qu’il sera ensuite remis en libert?. Et du consentement dudit Tanquerey qui desire y passer la nuit par ?conomie, nous avons obtemp?r? ? son d?sir. Fait au comit? ce 19 Juillet 1791.

Helieur.