XI

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XI

Нац. apx.

F7 36882.

Feuille des rapports et d?clarations faits au bureau de surveillance.

du 25. Juin 1892, l’an 2e de la R?publique.

Nota: Cette feuille a ?t? suspendue pendant quelques jour ? cause de l’extr?me st?rilit? des Rapports, mais on est maintenant en ?tat de lui rendre toutte son activit?, et l’int?r?t dont elle est susceptible.

Plus on murmure contre la cheret? des denr?es, plus elles augmentent, les Marchands paroissent se plaire ? annoncer qu’on payera tout encore plus cher, en sorte que cette esp?ce d’aristocratie Mercantille fait infiniment de mal, aigrit les esprits, et porte les Malheureux ? maudire la R?volution. On d?sireroit un exemple L?gal contre le premier Marchand qui seroit convaincu d’avoir annonc? une augmentation prochaine des denr?es qui ne sont d?j? que trop ch?res, et au dessus des moyens de la majeure partie des vrais Sans-Culottes qui ont fait la r?volution.

On continue de se plaindre des trouppes cazern?es dans les environs de Paris, et en partie de la Compagnie des Chasseurs du Midi. On voit avec beaucoup de peine l’insouciance soit des Ministres, soit du Conseil executif, sur les diff?rentes, d?nonciations qui leur sont faites; et on cite un trait entr’autres qui doit donner une id?e affreuse de la mani?re dont sont compos?es ces trouppes.

Douze Brigands habill?s en fardes nationnaux se sont port?s au plus fort Moulin de Gon?se, ont fait ouvrir au nom sacr? de la Loi, ont attach? le Meunier, sa femme et son Enfant, leur ont bouch? les yeux, et ont enfonc?s une armoire dans laquelle ils ont pris 7, 000 1. et assignais, 8 Couverts, une Ecuelle et 3 timballes d’argent. Si ce vol restoit impuni, ces sc?l?rats renouvelleroient leur Brigandages, et les propri?t?s se trouveroient violl?es par ceux l? m?mes qui sont pay?s pour veiller ? leur Conservation.

On est sans Crainte sur les Ennemis ext?rieurs et on commence ? esp?rer le succ?s de nos troupes de l’int?rieur; mais ces diff?rentes circonstances ne font qu’irriter davantage les malveillants qui agitent le Peuple de mille mani?res. On dit que les gros Marchands, qui craignent le pillage font sortir impun?ment leurs marchandises de Paris; ce qui en diminuant la quantit? en augmente le Prix. On jette l’alarme en annon?ant que les passages de l’approvisionnement de Paris sont intercept?s par les Rebelles. On va jusqu’? persuader qu’il n’y a pas de farines pour un mois, par tout ces bruits qu’enfante l’aristocratie, on fatigue le Peuple que l’on regrette de voir aussi calme.

L’ach?vement de la Constitution, et la f?te ? laquelle cette circonstance ? donn? lieu, ? encore une fois d?concert? les Royalistes, f?d?ralistes, mod?r?s et autres animaux de cette esp?ce.

L’opinion publique y a infiniment gagn? et l’espoir d’avoir bient?t des loix sages ? ex?cuter accablent ceux qui crient ? l’anarchie.

Les marchands d’argent sont plus impudents que jamais ? la Bourse, o? est le rassemblement consid?rable; on d?sireroit voir fondre sur eux en force, et on se persuade qu’on n’y trouverait pas un bon sujet.

Les Louis se payent 100 l.