VIII

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VIII

Нац. арх.

С. 239. Pce № 1.

№ 264.

Paris le 23. 9-bre 1792.

L’An 1-er de la R?publique fran?aise.

Второе письмо Ролана.

23 ноября 1792 г.

Monsieur le Pr?sident,

Je fais passer, ci joints, ? la Convention Nationale, deux ?tats de la situation actuelle des subsistances ? Paris. Le premier est le compte qui a ?t? rendu, le 17. de ce mois, au Conseil g?n?ral de la Commune, par les Administrateurs de ces subsistances, et le second comprend le d?tail des ressources en grains et farines, pour la Consommation de la Capitale, au 20. du m?me mois; Il est bon de r?pandre la connaissance de ces deux Etats, autant qu’il sera possible, pour rassurer le Peuple sur les inqui?tudes, que l’on cherche ? lui donner relativement ? la subsistance.

L’Assembl?e verra que nous n’aurions ? craindre si la confiance laissait ? la circulation des denr?es, la libert?, qui lui est n?cessaire, mais que nous avons tout ? redouter, parceque cette confiance n’existe pas, et que l’administration de la commune de Paris est propre ? l’?loigner de plus en plus et d?finitivement ? l’an?antir. La foiblesse du Corps Municipal ou le d?sir, mal calcul?, de procurer quelque adoucissement aux habitans de Paris, l’a port?e ? faire vendre, depuis longtems, la farine ? une taux inf?rieur au prix d’achat. D?slors presque tous les approvisionnemens des environs se font faits dans Paris, d’o? l’on retire sans cesse, au lieu d’y apporter; par cette disposition, la Municipalit? fait chaque jour une d?pense de 12, 000 1, qui ne sert qu’? l’?puiser, et qui, pour un avantage apparent et momentan?, produit le double mal d’une surcharge qui doit finir par retomber sur le Peuple m?me, et d’un app?t pour le voisinage qui vient retirer de Paris tout ce qui seroit n?cessaire ? sa Consommation.

C’est ainsi que la fixation du bois va porter l’effroi dans ce genre de commerce et y faire sentir aussi la disette.

Je ne veux point accuser les intentions; je ne suppose point que ces op?rations soient dict?es par le d?sir de capter la popularit? et le dessein, de pr?parer des malheurs, qu’on auroit le soin de rejetter sur l’administration sup?rieure; mais je dis que ces op?rations sont mauvaises parce qu’elles flattent pour tromper, parce que sous l’apparence d’un bien passager, elles pr?parent des maux affreux.

Je veille, autant qu’il est possible ? l’approvisionnement g?n?ral, mais je d?clare que je ne puis r?pondre de rien, lorsque des op?rations d?sastreuses en arr?tent les effets.

Les fermiers, les laboureurs, n’osent plus paro?tre dans un march?, mettre en route ou en vente, un sac de bl?: Le pr?texte d’accaparement fait menace et craindre d’?tre ?gorg?; et au sein m?me de l’abondance, nous sommes pr?ts ? p?rir de mis?re.

Voil? le fruit de l’inqui?tude, de l’agitation, des ?ternelles d?clamations avec lesquelles on souleve les esprits, r?pand la menace et l’effroi. Les fripons s’agitent, les sots s’?pouvantent; je suis assailli de plantes, de reproches, d’arr?t?s de la Commune, qui d’ailleurs ne r?pond jamais aux Lettres officielles que je lui adresse, aux questions que je lui fais. Les Sections re?oivent son impulsion, en propagent les effets; les parties de l’administration sont toutes n?glig?es; C’est un d?sordre affreux que je d?nonce de nouveau, dussai-je y perdre la t?te sur l’heure, car il faut que la chose publique soit sauv?e o? que je p?risse avec Elle.

C’est ? la Convention de prescrire enfin les mesures convenables, pour que l’administration de Paris soit remise en des mains sages, qui ne sacrifient point ? une ?ph?mere popularit?, ? des v?es particuli?res d’int?r?t ou de vengeance, la paix et la s?ret? de cette Ville.

Quarante mille quintaux de grains sont partis du Havre pour Paris; si la fureur des agitations, la crainte qui les accompagne, les clameurs qui les suivent, emp?choient ces provisions d’arriver, nous souffririons de la famine et la faute en seroit uniquement ? la foiblesse, qui n’auroit point ?tabli le r?gime ?quitable, r?pressif contre les malveillants, protecteur de la s?ret?, de la propri?t?, et de la plus grande libert? du Commerce.

J’ose dire enfin que l’esprit de la Commune de Paris finira par perdre la Capitale et la Convention elle-m?me si elle ne met fin ? cette agitation des sections, ? cette permanence, qui n’est plus que celle du trouble et de la d?sorganisation, et ? l’existence de cette Commune, foyer de toutes les intrigues.

Le Ministre de l’int?rieur, Roland.