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Е. VI. № 110 — Quatorzi?me.

Archives P-les.

D. VI. 11, pi?ce № 17.

M?moire

Paris

Les registres concernant les travaux des carri?res retir?s des Bur?aux de la police d?pos?s au comit? de liquidation et au comit? des Finances, constatent que le S. C?ffier en a impos? au gouvernement pendant plus le douze ans, sur les prix qu’il a pay? aux ouvriers employ?s dans les carri?res; et qu’il en a impos? de m?me ? ces Journaliers.

D’un cot?, il porte en compte au gouvernement les journ?es des ouvriers sur le pied de deux livres quinze sols pour les carriers, trente six sols pour les limousins et trente deux sols pour les terrassiers; ces prix lui ont ?t? allou?s; et il a ?t? pay? sur ce taux comme depences effectives, et m?me comme avances, en sus des quelles on lui accordoit 10 p. % pour son Benefice.

D’un autre c?t?, il a dit aux ouvriers: Je ne re?ois que trente sols pour les carriers, vingt quatre sols pour les Limousins et vingt sols pour les terrassiers.

A cette double imposture, il en a joint une troisi?me: il a pr?tend? et pr?tend encore qu’il est conven? de gr?-? gr? avec les ouvriers de les payer ? ce dernier taux; et qu’ils y ont consenty, puisqu’ils ont rec?leur payement sur ce dernier prix.

La premi?re imposture du S. Coeffier ne permet pas d’admettre les deux autres. Une fois convaenc? de mensonge sur un fait, il ne doit pas ?tre cr? sur les autres y relatif; et c’est la d?claration des ouvriers qui doit ?tre ?cout?e.

Or jamais les ouvriers n’ont fait d’autre convention que celle de recevoir le prix pay? par le gouvermenl: et s’ils ont rec? le payement au dernier taux, c’est par ce que [6] le sieur Coeffier leur a toujours assur? et m?me fait serment, qu’il ne recevoit que le prix qu’il leur payoit.

Plusieurs ouvriers, qui ont voul? ?claircir le fait, ont ?t? renvoy?s des travaux; quelques-uns m?me ont ?t? punis suivant la vigueur des d?march?s qu’ils ont faites pour d?couvrir la v?rit?. Entre autres un S-r Boiyere a ?t? mis en prison, o? il est rest? au secret et au cachot, pendant trois mois [7].

C’est ainsi qu’on les intimidoit, et que les ann?es se sont ecoul?es, sans qu’ils ayent os? faire une r?clamation g?n?rale. Quelques-uns ont form? ces demandes particuli?res; et les jugemens intervenus [8] ont constat? que le S. C?ffier ne payoit pas le prix qu’il recevoit du Gouvernement: mais il ?toit cr? alors sur ses fausses assertions, parce qu’on ne pouvoit prouver son infid?lit?, favoris?e par le Despotisme des administrateurs dont les man?uvres ?toient alors imp?n?trables.

Mais aujourd’hui que ces mist?res d’iniquit? sont d?voil?s, que l’imposture ne trouve plus de protecteurs et que les Registres sont d?pos?s au comit? de Liquidation et au comit? de Finances; comme ces registres contiennent la preuve de son infid?lit?; et qu’il est essentiel pour les ouvriers de se rendre posesseurs de cette preuve, et plus essentiel encore que ni cette preuve, ni la fortune du S. C?ffier ne leur ?chape, soit en d?truisant ses registres, comme il dit avoir d?truit ses anciens, soit on d?naturant ses biens comme beaucoup d’?migrans et en s’?vadant comme MM. le Noir et Dangivilliers administrateurs des carri?res, ainsi que peuvent le faire les trois inspecteurs de ces travaux, s’ils sont aussi coupables.

A Ces Causes les ouvriers supplient Messieurs de l’assembl?e Nationale et particuli?rement, Messieurs du Comit? de Liquidation et du comit? des Finances.

1°. De prendre les mesures n?cessaires pour que le S. C?ffier, ou du moins sa fortune ne soit soustraite ? la restitution qu’il doit aux ouvriers des carri?res.

2°. D’agr?er leur apposition, ? ce que d’une part les Registres ne soient remis, sans en avoir donn? communication et des extraits; et d’autre part a ce que le ministre n’ordonne le payement des sommes qui pouront ?tre d?es au S. C?ffier, si ce n’est apr?s le payement des ouvriers.

3°. Ordonne qu’avant que lesc. Registres [9] soient remis au S. C?ffier ou a tout autre il en sera donn? communication et des extraits autentiques aux fond?s de pouvoir des ouvriers.

C’est le seul moyen de leur conserver la preuve qui leur est acquise; sans cela, on la feroit disparoitre avec ces Registres.

4°. Ordonner, que les sommes qui peuvent ?tre dues au S. C?ffier pour les ouvrages des carri?res ne lui seront remises qu’a la d?duction de ce qui revient aux ouvriers qu’il n’a pas enti?rement pay? et que le ministre charg? de faire ce payement ne d?livrera son ordonnance qu’a cette condition; pr?caution sans laquelle le Ministre ne croiroit peut ?tre, pas devoir acceuillir l’opposition des ouvriers.

Leur Reconnoissance Egalera leur profond Respect et leur profonde soumission.

Paris 12 juillet 1791.

Decourchant, fond? de procuration pass? devant notaire

Cul de Sac de la Corderie, vis-a-vis la rue de la Sourdi?re.

Taillieur, Fond? de procuration pass? de vant notaire Ruelle des Capucins faubourg S-t Jacqus au d?p?t des plans des carri?res.