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Нац. арх.

F9 8, pi?ce № 2. 3-e dossier, contenant 107. 1-er Division. 23 7-bre, № 3911, Section du Roule.

23 septembre 1792.

Extrait des registres des d?lib?rations de l’assembl?e permanente

et g?n?rale, 23 septembre 1792, l’an IV de la libert?, le 1-er

de l’?galit?.

L’assembl?e d?lib?rant sur les travaux du camp, a cru devoir soumettre aux 47 sections, quelques reflexions qui semblent m?riter la plus grande attention.

Tout le monde est convaincu que ces travaux exigent la plus grande c?l?rit?: or, ce n’est qu’avec de l’ordre, de l’ensemble, ce n’est qu’avec des gens actifs et laborieux, qu’on peut acc?l?rer un ouvrage et le perfectionner; malheureusement on voit au camp sous Paris tout le contraire; on voit des ouvriers arriver, les uns ? 8, 9, 10 heures; l’appel fait, s’ils restent ? l’atelier, c’est pour y transporter, ? grand peine, quelques brouett?s de terre; les autres, d’y jouer aux cartes toute la journ?e; et la plupart, de le quitter ? 3, 4 heures de l’apr?s-diner.

Si l’on interroge les inspecteurs, ils vous disent aussit?t qu’ils ne sont pas en force pour se faire ob?ir et qu’ils ne veulent pas se faire ?gorger.

Tel ?toit le langage des ateliers de 89, 90; serions nous assez peu clairvoyans pour ne pas ?viter le danger qui nous a si longtemps menac??

Pour parer ? de si grands abus, voici ce que l’assembl?e croit devoir proposer.

Plus d’ouvrage ? la journ?e, mais ? la toise; en adoptant cette mesure, l’ouvrier indigent, mais laborieux, se rendrait de bonne heure ? l’atelier, le quitterait le plus tard possible; tout ? sa besogne, on ne le verrait point jouer, se quereller, et on ferait en un jour ce qu’on fait ? peine en huit. Le paresseux seroit forc? de se retirer, parce qu’on ne souffrirait pas qu’il rest?t oisif, tandis que ceux qui partageraient son travail, seraient continuellement occup?s. Il y aurait d’ailleurs, sous ce point de vue, ?conomie de temps et d’argent, et dans ces momens de crise, combien il est essentiel de les menager! Mais un autre avantage incalculabe, ce seroit de ne pas attirer une foule de vagabonds: ils cherchent des points de r?union, o?, libres de faire ce qu’ils veulent, ils complotent ? l’aise leur brigandage, pour, de concert, l’?xecuter.

Si on adopte ce moyen, il seroit n?cessaire que les sections, qu’un malin esprit veut ? toute force ?loigner du camp, nommassent chaque jour, et alternativement, des commissaires pour inspecter ces ouvrages donn?s ? la toise, qui seraient inscrits sur les registres des inspecteurs, par ordre de datte, de num?ro, de canton, avec le nom des ouvriers qui en seraient charg?s. Ces registres seraient v?rifi?s, paraph?s chaque jour par les commissaires qui se succ?deraient; et chaque section ferait conno?tre, par la voie du comit? central, l’ordre ?tabli, et les changemens qui pourraient s’op?rer.

Si les directeurs des travaux s’obstinoient ? continuer de donner l’ouvrage ? la journ?e, ce qui est insoutenable sous tout les points de vue, il y auroit des mesures tr?s-r?pressives ? prendre; on croit devoir les indiquer.

Il seroit n?cessaire que le commandant gl. envoy?t, chaque jour, une force arm?e, et sur-tout de la cavalerie, qui p?t, en un instant, se transporter dans les differens ateliers, o? ils seroient charg?s de surveiller les inspecteurs et les ouvriers, en assurant leur tranquilit?.

Autre mesure ? proposer, chaque jour on prendrait dans une des 48 sections, 50 hommes, plus ou moins, pour se r?pandre ?galement dans les ateliers, et pour les surveiller.

Cette patrouille se trouverait au premier appel, qui, d?s qu’il seroit fini, seroit sign? par l’officier commandant et autres officiers, conjointement avec l’inspecteur. Ce contr?le appos?, nul autre, non inscrit, ne pourrait sous aucun pr?texte, pr?tendre ? la paye de la journ?e: au second appel (celui de l’apr?s-d?ner), m?mes formalit?s ? remplir, meme contr?le ? apposer.

Quelques personnes pourraient peut-?tre d?sirer que ceux qui auroient manqu? ? l’appel du matin, pussent se pr?senter au second appel; mais comme il y a de l’inconv?nient, il seroit prudent de point y acquiescer.

A l’appel, chaque ouvrier seroit oblig? de repr?senter une carte de la section qui l’auroit enregistr?: cette mesure doit ?tre de rigueur; tout le monde doit en sentir la n?cessit?.

Les patrouilles no souffriront point que ni enfans, ni femmes, soit celles habill?es en femme, soit celles sous l’habit d’homme (il y en a beaucoup ainsi d?guis?es) puissent ?tre enregistr?es: il faut qu’une masse de travail, qui doit ?tre fait tel ou tel jour, puisse ?tre repr?sent? par une masse de force qui, ? jour fixe, l’ait ex?cut?; car le temps fix? pour la confection du camp a d? ou devoit ?tre au moins ainsi calcul?.

Chaque patrouille relev?e, instruira de suite sa section des abus ? d?noncer, ou des r?formes ? proposer. La section, de son c?t?, en instruiroit, 1°. le directeur-g?n?ral du camp; 2°. le comit? central, o? les commissaires qui y seront assembl?s inscriront, sur un registre, intitul?: Registre des travaux du camp sous Paris, chaque plainte, chaque abus d?nonc?; chaque section en tiendra une note exacte, pour les communiquer ? ses patrouilles, — quand elles seront command?es: elles seront ? m?me, par l?, de s’assurer si les abus existent encore, ou si le directeur les a arr?t?s.