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Нац. арх.

F12 1621a (1813).

Note ? Sa Majest? sur la situation de l’industrie et notamment sur celle des principales manufactures de soye, de laine, de coton, de chanvre et lin et sur les r?sultats de la fabrication de l’indigo-pastel et du sucre de betterave en 1812–1813.

Fabriques de draps, et de toiles de chanvre et de lin.

Sa Majest? avoit d?j? remarqu? qu’au 1 janvier dernier, nos manufactures dont les travaux avoient ?t? beaucoup ralentis par l’effet de la rise qu’?prouva le commerce en 1811, avoient repris une grande partie de leur activit?. Depuis, cet ?tat de choses s’est encore am?lior?e. Sa Majest? ne lira pas sans int?r?t quelques d?tails sur la situation de nos principales fabriques. Celles de draps jouissent dans ce. moment d’une tr?s-grande prosp?rit?, en g?n?ral, elles se ressentent peu des contre coups occasionn?s par les ?v?nements politiques. Il en est de m?me des manufactures de toiles de chanvre et de lin. Les unes et les autres ?tablissent des produits qui sont si l’on peut s’exprimer ainsi, de premi?re n?cessit?. Ils se consomment en grande partie dans l’int?rieur. La guerre diminue peu l’exportation de ce qui est vendu ? l’?tranger. Si la mer n’est pas libre alors les transports se font par terre, et c’est ce qui a lieu pour les draperies que nous envoyons dans le Levant. On les exp?die ou par l’Allemague ou par les provinces Illyriennes.

Manufactures de soye et de coton.

Les fabriques de coton et d’?toffes de soye, sont sous quelques rapports, dans une position moins favorable que celles de draps et de toiles de chanvre et de lin. Les premi?res ?tant oblig?es de tirer d’outremer une grande partie des mati?res premi?res qu’elles mettent en ?uvre, la guerre maritime influe plus ou moins sur leur prosp?rit?. Les autres en ne travaillant que pour la classe riche de la soci?t?, leur activit? est subordonn?e aux caprices de la mode et souvent aux ?v?nements politiques. Les mesures prises par Sa Majest? les ont soutenues dans des moments difficiles. Il m’est bien agr?albe de pouvoir lui annoncer aujourd’hui que les fabriques de soye de l’ancienne France sont dans l’?tat plus florissant, suivant MM. les Pr?fets des d?partements du Rh?ne, du Gard et de Vaucluse, les villes de Lyon, de Nismes et d’Avignon n’ont plus de m?tiers d?mont?s, celle de Lyon en occuperoit m?me deux cents de plus si elle avoit ? sa disposition un nombre suffisant de bras. La fabrique de Florence est la seule dont les travaux aient un peu diminu?, ce qu’il faut attribuer ? un d?faut de commandes de la part des ?trangers. Nos manufactures de coton qui avoient ?t? presque an?anties en 1811 se sont enti?rement relev?es. Si depuis le mois de janvier dernier, quelques unes d’entre elles ont moins fabriqu? qu’? cette ?poque, la g?n?ralit? a vers? beaucoup plus de produits dans le commerce. Celle de Troycs est surtout dans un ?tat tr?s prosp?re, M. le Pr?fet de l’Aube m’a ?crit qu’elle le seroit bien d’avantage si elle avoit tous les ouvriers qui lui sont n?cessaires pour remplir les commandes qui lui ont ?t? adress?es. J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de Sa Majest? les ?tats comparatifs de la situation des fabriques de draps, de toiles, de soye et de colon aux ?poques du 1 janvier 1813 et du

1-er ao?t de la m?me ann?e. La lecture qu’elle en fera fixera de suite ses id?es. Sur celles de ces fabriques dont l’activit? a augment? ou diminu?.

Fabrication d’un indigo-indig?ne.

Sa Majest? avoit prescrit, par son d?cret du 14 janvier dernier des mesures ayant pour but de d?velopper la fabrication de l’indigo, je n’ai rien n?glig? pour assurer l’ex?cution de ces mesures, et pour qu’elles produisent les r?sultats. Les trois indigoteries imp?riales dont Elle a ordonn? la cr?ation, ? Turin, ? Toulouse et ? Florence sont en activit?. Les ?l?ves qu’elles doivent former y sont d?j? rendus ou s’y rendront avant le quinze de ce mois. De nombreuses lettres ont ?t? ?crites par moi, pour provoquer l’?tablissement de fabriques particuli?res, les ouvrages de MM. Giobert et Puymaurin, sur l’art d’extraire l’indigo du pastel, ont ?t? envoy?s dans tous les d?partements o? ils pouvoient ?tre utiles. J’ai fait quelques pr?ts de 6 ? 10.000 pour faciliter la formation de plusieurs indigoteries. Enfin les primes promises par le d?cret du 14 janvier, ont ?t? r?gl?es de mani?re ? faire na?tre les demandes de licences de fabrication. Ces demandes n’ont pas ?t? tr?s nombreuses cette ann?e, puisqu’elles n’ont ?t? jusqu’? pr?sent que de 41, mais elles se multiplieront probablement l’ann?e prochaine. J’estime qu’en y comprenant les produits des indigoteries imp?riales, les ?tablissements en activit? en 1813, fabriqueront environ six mille kilogrammes d’indigo. Dans cette quantit? ne se trouve point celle qu’en extraira M. Preyre qui cultive l’anil-indigo des colonies sur un terrein dont il est propri?taire dans les environs de Rome. Ses plantes offrant une tr?s belle v?g?tation, on doit croire qu’il en retirera 500 kilogrammes. Ce qui portera ? 6500 kilog. la totalit? de l’indigo fabriqu?. Cette fabrication est peu consid?rable ? la v?rit?, mais ce r?sultat ne doit pas surprendre si l’on r?fl?chit que l’art d’extraire l’indigo vient seulement d’?tre fix? et que les particuliers n’ont pas voulu former des ?tablissements de crainte de se constituer dans des d?penses dont ils n’auroient pas ?t? rembours?s par une industrie dont les avantages n’?toient point connus d’une mani?re positive.

Fabrication du sucre de betteraves.

La fabrication du sucre de betteraves n’a pas procur? toute la quantit? de sucre qu’on esp?roit du nombre d’arpens ensemenc?s en 1813. Au lieu de trois millions de kilogrammes les semences n’en ont produit qu’environs onze cent cinquante mille. Plusieurs causes ont amen? ce r?sultat. D’abord, la betterave n’a pas ?t? partout bien cultiv?e. Etant dans beaucoup de d?partements l’objet d’une culture nouvelle, on n’a mis, dans cette culture, ni les lumi?res, ni les soins n?cessaires pour la faire prosp?rer, ensuite beaucoup de fabricants ont employ? des proc?d?s d’extraction du sucre, d?f?ctueux ou imparfaits. Enfin l’hiver pr?matur? et la rigueur de la saison ont fait geler beaucoup de betteraves et ont ainsi occasionn? le perte d’une quantit? assez consid?rable de racines. Quoique l’attente n’ait pas ?t? compl?tement remplie on auroit tort de douter des succ?s de la nouvelles industrie. C’est beaucoup d’avoir obtenu plus de deux millions trois cent mille livres d’une mati?res qui au prix moyen de 2 fr. 50 c. a cr?ee une valeur de plus de cinq millions deux cent cinquante mille francs, sans compter ce qu’ont rendu les liqueurs et spiritueux extraites des m?lasses, des mares et autres r?sidus de la betterave. Sur les 334 licences de fabrication d?livr?es en 1812, il n’a ?t? form? que 158 sucreries. Si ces sucreries ont produit une valeur de plus de 5 250 000 fr. il en r?sulte qu’en calculant les d?penses de leur formation ? 40.000 fr. l’une dans l’autre, les frais de premier ?tablissement se trouvent ? peu-pr?s rembours?s. Un pareil r?sultat donne la certitude que dans un tr?s petit nombre d’ann?es, nous fabriquerons tout le sucre que nous consommons. On trouvera cette opinion tr?s fond?e si l’on consid?re que le nombre des fabriques est dans une progression croissante d’ann?e en ann?e. En 1813, il n’a ?t? que de 158, il sera en 1814 de 209 qui fabriqueront au moins 3.200.000 kilogrammes (Voir l’apper?u sur la quantit? de sucre qu’on obtiendra de 1813 ? 1814. № 7). Tous les entrepreneurs ont reconnu la n?cessit? de cultiver eux-m?mes la betterave, afin d’avoir l’esp?ce qui produit le plus de sucre. L’ann?e derni?re, j’envoyai le sieur Bonmatin dans les d?partements o? il y a le plus de fabriques en le chargeant de r?pandre la connaissance du proc?d? d’extraction dont il est l’inventeur. Ses conseils et son exp?rience ayant ?t? utiles ? beaucoup de fabricants, je me propose de nommer un nouveau commissaire, je ne suis pas encore fix? sur l’individu auquel je confierai la mission, je tacherai de faire porter mon choix sur un homme habile et qui ayant travaill? dans une fabrique r?unisse la th?orie ? la pratique.