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Нац. арх.

AF. IV — 1060, pi?ce n° 27.

Gen?ve, le 10 Novembre 1806.

Sire,

Permettez-nous d’appuyer de nos pri?res la petition qui vous a ?t? pr?sent?e par le commerce de Lyon, et qui sera confirm?e sans doute par les adresses de toutes le villes commer?ante de France. Nous nous recommandons ? la protection de Votre Majest?, les villes commer?antes du Nord et de l’Allemagne; nous la supplions de leur ?pargner autant qu’il sera possible les calamit?s qui sont une suite trop ordinaire de la guerre, et d’all?ger pour elles le poid des contributions.

Ce fut une consolation pour nous, au moment o? ?clate une nouvelle guerre, de voir Votre Majest? d?clarer qu’un des ses motifs pour prendre les armes, c’?tait la protection que pour la propri?t? m?me du commerce et de l’industrie de France, elle devait accorder aux villes Ans?atiques. En effet, Sire, le commerce est un lien d’amiti? entre les peuples, un lien qu’une guerre, m?me longue et acharn?e ne rompt pas enti?rement. Mais la paix et la confiance avaient resserr? ce lien entre les ville de France et celles d’Allemagne; des relations multipli?es et de la plus haute importance existaient entre Hambourg, Lubeck, Bremen, Leipzig, et toutes les villes de commerce de France, aucune faillite ne pourrait ?clater dans aucune de ces villes, sans causer au commerce Fran?ais, et ? celui de notre ville en particulier, une perte proportionn?e ? son importance, une perte qui retomberait imm?diatement sur les manufactures. Aucune grande calamit? ne peut atteindre ces villes, sans que des faillites nombreuses en soient la suite. La mauvaise foi profite alors des malheurs publics, le payement des dettes les plus sacr?es est suspendu ou refus?, la m?fiance arr?te toute esp?ce de transactions, les contrecoups des pertes qu’?prouve la ville la plus ?loign?e de l’Allemagne, sont ressentis d’une extr?mit? ? l’autre de la France, et occasionnent au Commerce Fran?ais, par les faillites nombreuses qui en sont la cons?quence dans toute l’Europe, une perte ?gale ou peut-?tre sup?rieure ? celle qui aura ?prouv? les villes ?trang?res.

Tandis que le commerce Fran?ais serait appell? ? souffrir de toutes les souffrances de tous les commer?ants de l’Europe, les manufactures fran?aises sont plus particuli?rement int?ress?es ? la conservation de l’antique propri?t? d’une ville d’Allemagne, qui ?tait le march? g?n?ral, le march? presque unique de tout le Nord et le Levant de l’Europe. Les foires de Leipzig ?taient le d?bouch? le plus important des manufactures fran?aises destin?es ? une consommation ?trang?re, et la suppression du Commerce de cette ville, en d?truisant toute exportation, ruinerait presque tous les ateliers de France, et r?duirait les ouvriers ? manquer de pain. De beaucoup la plus grande partie de l’horlogerie et de la bijouterie de notre ville ?tait vendue ? Leipzig, toutes nos exportations pour l’Allemagne, le Danemarc, la Su?de, la Hongrie, la Pologne, la Russie, et la Turquie avaient cette destination. Mais les foires de Leipzig seraient abandonn?es par tous les ?trangers qui venaient y acheter les marchandises fran?aises, s’ils ne trouvaient plus dans cette ville la s?ret? pour leurs propri?t?s dont ils jouissaient auparavent. Les fabricants Fran?ais les abandonneraient ? leur tour, si les marchands de Leipzig autrefois leurs d?positaires, ?taient ruin?s par des contributions ou des saisies, de mani?re ? ce qu’ils n’eussent plus de garantie ? donner pour leurs propri?t?s ? ces fabricants.

En recommandant ? la cl?mence et ? la protection sp?ciale de Votre Majest?, toutes les villes commer?antes de l’Allemagne, nous avons cru devoir insister seulement sur des consid?rations commerciales, et sur l’avantage de vos propres sujets, car sans doute nos pri?res trouveront Votre Majest? d?j? dispos?e d’elle m?me ? ?pargner une classe d’homme toujours ?trang?re aux pr?tentions ou aux fautes de ses ennemies toujours amie au milieu de la guerre, toujours utile ? la France qu’elles qu’aient ?t? les r?volutions des Gouvernements sous lesquels elle vivait. Mais Sire, vous jouirez aussi en prot?geant les n?gociants d’Allemagne, et en les sauvant de la ruine, d’avoir travaill? ainsi ? la propri?t? de vos sujets Fran?ais.

Gen?ve 10 Novembre 1806.

Nous Sommes de Votre Majest?. Les tr?s humbles et tr?s fid?les sujets.

J. Sh. L?on Simonde Sismondi, Secr?taire de la chambre du Commerce.

Elie Audra.

J. Odier-Chevrier — Vice-pr?sident.

Violliens.

Henri Martin.

Hentz.