1.4. De Ramanantsoa au Directoire, la difficile transition

1.4. De Ramanantsoa au Directoire, la difficile transition

Le g?n?ral Ramanantsoa voulait rester dans la l?galit?. Mais, le mouvement de mai 1972 s’?tait radicalis? et, pour aboutir vers une nouvelle organisation du pouvoir et de l’?tat, les meneurs, autour de Manandafy Rakotonirina, pr?paraient un grand congr?s: le Zaikabe[778]. Ramanantsoa fut alors forc? ? prendre les devants et organisa le 8 octobre 1972 un r?f?rendum qui devait l?gitimer son pouvoir. Le «oui» l’emporta largement.

Ramanantsoa prit ? son compte les principes de malgachisation de l’administration, d’?mancipation r?elle de la tutelle fran?aise (lui qui s’exprimait en malgache avec difcult?!). Les partis politiques furent suspendus (mais vite remplac?s par des associations!). Mais sit?t le gouvernement mis en place, l’ethnicisme politique resurgit autour de ce qui restait du PSD. Le noyau du PSD regroup? autour de Tsiranana et de Botokeky cr?a l’Union Socialiste Malgache (USM) d?clarant ouvertement agir pour d?fendre l’int?r?t des c?tiers. En novembre et d?cembre 1972, des ?meutes anti-merina ?clat?rent ? Tamatave et ? Di?go. Les troubles furent r?prim?s.

Le 13 mai 1973, l’aile gauche du mouvement de mai 1972, dirig?e par le MFM de Manandafy Rakotonirina organisa une manifestation; les meneurs furent arr?t?s.

L’action la plus ?clatante fut ? l’actif du jeune ministre des Afaires Etrang?res Didier Ratsiraka, par la r?vision des accords de coop?ration. Le dynamique ministre de l’Int?rieur Richard Ratsimandrava se ft remarquer par sa volont? de revenir ? l’authenticit? malgache en ressuscitant les fokonolona[779]. Ses id?es seront r?cup?r?es par Didier Ratsiraka. En adoptant un discours agressif et mena?ant ? l’encontre des anciens dirigeants les very seza, il se faisait sans le savoir des ennemis dangereux.

Suite aux troubles et ? l’instabilit? qui s’installait, les Europ?ens, les colons, ainsi que beaucoup de Chinois et d’Indopakistanais quitt?rent l’?le. Au mois de d?cembre 1974, un mandat d’arr?t fut lanc? contre une trentaine d’ofciers c?tiers soup?onn?s de vouloir renverser le r?gime Ramanantsoa. Parmi ces ofciers, le colonel Br?chard Rajaonarison rejoignit le camp des ex-FRS rebaptis?s Groupement Mobile de la Police (GMP) et s’engagea vers une r?bellion ouverte contre le r?gime. Ils eurent le soutien d’Andr? Resampa, de Philibert Tsiranana ainsi que de certains ministres du gouvernement Ramanantsoa. Le 25 janvier 1975, Ramanantsoa dissout le gouvernement mais n’arriva pas ? en former un nouveau. Le 5 f?vrier 1975, il d?missionna et donna les pleins pouvoirs au colonel Ratsimandrava.

Ratsimandrava forma alors un gouvernement; parmi les rares rescap?s du gouvernement Ramanantsoa, il n’avait gard? ni Didier Ratsiraka ni Albert Zafy. Au lieu de prendre une position conciliante de rassembleur, le colonel se cantonna ? son discours mena?ant; des tentatives de n?gociation furent entam?es pour r?soudre la r?bellion de Br?chard Rajaonarison. Les positions ?taient inconciliables. Le 11 f?vrier 1975, il fut assassin? six jours apr?s avoir pris les pleins pouvoirs.

Pour ne pas laisser un vide ? la t?te du pays, le Directoire militaire compos? de 18 ofciers dirig? par le g?n?ral Andriamahazo se constitua. Parmi les membres fgurait Didier Ratsiraka, mais Rabetafka en ?tait absent. La loi martiale fut proclam?e aussit?t et la r?bellion fut r?prim?e par les armes. Au proc?s (mars – juin 1975) comparurent, avec les militaires rebelles, Philibert Tsiranana et Andr? Resampa. Le proc?s se termina par un verdict cl?ment (acquittement ou peines l?g?res pour la majorit? des accus?s). Le Directoire put ainsi r?tablir l’ordre et pr?server l’unit? du pays.

Une fois ce probl?me r?solu, une lutte pour le contr?le du pouvoir au sein du Directoire se termina par la victoire du jeune Didier Ratsiraka qui dissout le Directoire militaire le 15 juin 1975. Le Directoire fut remplac? par un Conseil Supr?me de la R?volution (CSR). Didier Ratsiraka annon?a une s?rie de mesures radicales et inattendues qui surprirent plus d’un, comme la nationalisation des banques et des compagnies d’assurance ainsi que l’expropriation des grandes unit?s agricoles coloniales.

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