1. Philibert tsiranana et la Première République

1. Philibert tsiranana et la Premi?re R?publique

1.1. Une transition vers l’Ind?pendance

Madagascar a connu durant la colonisation plusieurs sursauts de nationalisme dont l’insurrection de 1947 repr?sente le temps fort. Apr?s, ni la r?pression politique, ni la suppression du parti MDRM, ni l’entretien d’une client?le politique favorable ? l’ordre colonial n’auront pas arr?t? la marche de l’histoire. Le peuple malgache, consult? lors du r?f?rendum du 28 septembre 1958, choisit l’autod?termination au sein de la Communaut? en votant «oui». Philibert Tsiranana concr?tise sa volont? d’acc?der ? l’ind?pendance en faisant adopter par le Congr?s des As-sembl?es provinciales la formation d’un ?tat r?publicain le 14 octobre 1958. La R?publique malgache est proclam?e. Il s’ensuit la mise en place d’un gouvernement provisoire et d’une Assembl?e Constituante. Madagascar a son drapeau (16 octobre 1958), son hymne national (27 avril 1959). Philibert Tsiranana, ? la t?te d’une d?l?gation malgache, n?gocie pour acc?der ? une ind?pendance efective (f?vrier – avril 1960). Le g?n?ral de Gaulle y est largement favorable. Le 9 avril 1960, la d?l?gation revient au pays en rapportant l’ind?pendance. Ainsi, Philibert Tsiranana, devient le «P?re de l’Ind?pendance».

Le 26 juin 1960, l’ind?pendance est solennellement proclam?e ? Mahamasina. La jeune R?publique malgache est dot?e d’une constitution et d’une organisation administrative, centralisatrice, s’inspirant de l’exemple fran?ais. Philibert Tsiranana, dont «le premier souci est l’unit? nationale», veille ? pr?server l’image de rassembleur et de ray aman-dreny[773]. Ainsi il ram?ne avec lui de l’exil ses anciens adversaires politiques, les trois d?put?s de 1947, Ravoahangy, Raseta et Rabemananjara, le 19 juillet 1960. Il obtient le ralliement de nombreux ex-MDRM (dont Ravoahangy et Rabemananjara) et, sans difcult?s, son parti, le Parti Social D?mocrate (PSD) prend une assise nationale et gagne les premi?res ?lections des d?put?s pour l’Assembl?e nationale (104 si?ges sur 107).

Le deuxi?me souci du «P?re de l’Ind?pendance» est de conserver les bonnes relations avec la France. Les accords de coop?ration, paraph?s en avril, sont sign?s le 27 juin 1960. Ils touchent plusieurs domaines: politique ?trang?re, d?fense, politique mon?taire, ?conomie et fnances, justice, enseignement, transport, t?l?communication. Force est de reconna?tre qu’ils ont eu une r?sultante positive et sont ? l’origine de cette prosp?rit?, toute relative certes, de la premi?re R?publique. Certains domaines seront d?cri?s, d?nonc?s par l’opposition: la pr?sence militaire de l’ancienne m?tropole, l’?ducation soup?onn?e d’imp?rialisme culturel, la politique mon?taire, ?conomique et fnanci?re…

Ce qui est ? l’origine du troisi?me souci du pr?sident Philibert Tsiranana: la lutte contre le communisme russe et chinois. Argument de poids pour diaboliser les deux partis d’opposition: le MONIMA (Mouvement National pour l’Ind?pendance de Madagascar) de Monja Jaona et l’AKFM (Antokon’ny Kongresin’ny Fahaleovantenan’i Madagascar) du pasteur Richard Andriamanjato, maire de Tananarive.

Les hautes fonctions administratives furent progressivement occup?es par des Malgaches, form?s suivant les traditions centralisatrices, tatillonnes et rigoureuses du syst?me fran?ais: ce qui contribue ? l’efcacit? certaine de l’administration de la premi?re R?publique.

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